Un village de cabanes
par ManuSol et Philippe Laramee Fraîchement débarqués sur une nouvelle terre daccueil... par où commencer? Quoi de mieux que de construire un micro-village dabris temporaires pour étudier le terrain et éventuellement bâtir des locaux permanents? En fait dabris temporaires, on entend ni plus ni moins: des cabanes dans les arbres, des tipis, des wigwams, des maisons longues ou encore un gazebo construit avec des moustiquaires pour servir de cuisine dété. Une fois bien installé, on peut commencer la construction des bâtiments importants, lébauche des jardins, ou encore la construction de linfrastructure de lécovillage. Pas besoin de chercher bien loin dans les manuels darchitecture pour la construction de vos cabanes. Laissez aller vos fantasmes inassouvis denfant turbulent et construisez votre planque rêvée. Des bouts de bois ramassés sur le terrain, une bonne toile bleue et un peu de corde... les possibilités sont immenses. On peut aussi utiliser des éléments naturels (roches, grotte, crevasse, arbre mort, falaise) comme base pour un campement. Limportant réside dans le coût réduit et dans laccessibilité immédiate. On peut aussi récupérer les tonnes de matériaux que les habitants des grands centres urbains rejettent, surtout pendant la période des déménagements. LÉco-Centre a aussi une section de Réutilisation. Ce type de construction facile permet de garder ses économies pour des projets plus durables. Les qualités de bases dune cabane sont laspect fonctionnel, lefficacité et la praticabilité. Une fois ces besoins réglés, vous pouvez lembellir et la rendre agréable pour y vivre en gardant toujours en tête le caractère éphémère de linstallation. Écovillage spontané Quelquun de moindrement débrouillard est capable de faire un abri temporaire hyper-fonctionnel en peu de temps et avec peu de moyens. À la base, chacun possède une tente (ou connaît quelquun qui en possède une) et un peu de matériel de camping. Ce sont déjà des petites maisons de lutins qui sont autant de logis et de maisons dans cet écovillage champignon. Jencourage ceux qui sont intéressés par lexpérience de trouver un morceau de forêt relativement non- fréquenté et de tenter lexpérience en créant une sorte de micro-écovillage pendant la saison estivale. Même si les bâtiments sont condamnés à ne pas passer lhiver, le fait de vivre une expérience concrète de construction peut savérer enrichissant. Et que dire de laspect communal... une bonne façon de connaître quelquun est de travailler avec lui, on apprend énormément sur son tempérament. Cest donc une bonne façon de faire le bon choix sur ses partenaires et voisins pour le futur écovillage en devenir! Il y a moyen de vivre trois saisons dans des abris relativement légers. Évidemment, il faut une source de chaleur dans les débuts du printemps et vers la fin de lautomne. Bien connaître sa terre est un atout pour saisir son comportement pendant le cycle dune année. Certains endroits sont particulièrement propices pour des plantes médicinales ou pour la cueillette de champignons comestibles et tous ces éléments doivent être pris en considération si on aspire à vivre en harmonie avec son environnement. Certains lieux sont depuis toujours lhabitat naturel danimaux sauvages de toutes sortes. Il importe den être conscient. Exemple dun village de tentes Des sentiers se forment, des cabanes se construisent, des passerelles de cordage qui défient les lois de la gravité, des cordes à tarzan qui passent dune maison à une autre... bien souvent construites par des gens qui ont de lexpérience et qui viennent passer leur été dans la légendaire cité des chercheurs dor. Jai bâti, pour ma part, ma propre cabane qui me servait de refuge contre les maringouins, de cuisine et de salle à manger, ainsi que de salon pour recevoir des amis, activités que je ne pouvais pas faire dans ma petite tente pour deux. Les priorités Pour léclairage, les chandelles à la cire dabeille sont une solution intéressante dans la mesure où elles durent quatre fois plus longtemps que la paraffine traditionnelle. Pour la cuisine, le propane reste une des meilleures solutions. Pour faire de la nourriture sur le feu de camp, vous pouvez savonner le dessous de votre gamelle avant de la placer directement sur le feu pour éviter que le noircissement soit définitif. Utilisez la braise du feu et non la flamme directe pour la cuisson des aliments. Pour la vaisselle et la toilette, utilisez des savons biodégradables, tout en prenant lhabitude de jeter leau usée loin de la cuisine. Un tas pour le compost peut aussi être prévu plus loin dans la forêt pour éviter de désagréables surprises. Délimiter des sentiers permet de ne pas tout détruire avec nos grosses bottes de randonnée. Plusieurs résidants de la forêt font ailleurs de même. Conservation de la nourriture Au niveau de la conservation de la nourriture, un truc très simple consisterait en la création dun caveau en métal hermétique. On peut aussi prendre une sorte de coffre en métal à lépreuve de la vermine avec une couverture mouillée. Lhumidité va créer un effet refroidissant et attirer la chaleur vers le haut. Loption la plus facile réside dans lutilisation de la glacière. On peut réutiliser ses vieilles pintes de lait, ou ses cartons de jus dorange pour faire de la glace. Certaines glacières peuvent garder au frais les aliments pendant plus dune semaine. Un petit conseil de Manu Références: Texte de Philippe Laramée |