La Chanteclerc: notre poule nationale
par Marie-Noël Gaudreault J'ai parlé avec M. André Auclair, secrétaire
général de l'Association des Chanteclercs du Québec
et producteur de cette race. Voici ce que j'ai appris de notre
discussion... À la fin des années 1800, un moine trappiste d'Oka
commence à travailler ardemment à la création
d'une poule qui serait bien adaptée au Québec. Le
frère Wilfrid Châtelin est le généticien
qui a fondé la poule Chanteclerc. En 1918 la race est complètement
sélectionnée, et elle est reconnue mondialement
en 1921. Depuis l'arrivée des poules pondeuses commerciales, la
Chanteclerc est une race rare, voire même menacée.
Elle fait partie de la biodiversité québécoise
à sauvegarder. En 1999, le gouvernement l'a décrétée
Poule Patrimoniale du Québec. La Chanteclerc est vigoureuse et costaude, très rustique
au Québec. C'est une bonne poule autant pour la ponte que
pour la chair. Lorsque la luminosité diminue, les races
pondeuses commerciales diminuent ou cessent complètement
de pondre; on doit leur fournir un éclairage artificiel.
Pour cela, la Chanteclerc est vraiment intéressante, car
elle continue à pondre tout l'hiver. Monsieur Auclair m'a expliqué que pour sélectionner
et favoriser l'expansion des bonnes pondeuses d'hiver, il commence
à faire incuber des oeufs un peu après les fêtes
(qui sont des oeufs pondus par une poule qui pond l'hiver). La
descendance aura comme gène de pondre l'hiver. C'est une excellente poule à utiliser pour produire de
la chair. Elle se prête bien à l'élevage en
pâturage (mais gare aux prédateurs!), car elle est
vigoureuse et forte. Pas de maladie de pattes faibles, comme en
développent les races à chair communes. Ainsi, elle
mangera moins de grains et beaucoup de verdure, ce qui donne une
chair plus savoureuse. Notez aussi que les animaux élevés
à l'extérieur, et leurs oeufs, ont une plus forte
teneur en protéines. Sauvegardons notre patrimoine québécois! |