La chronique du Ti-Tamis: Une chronique ce mois-ci qui porte spécifiquement sur la santé des femmes… et je suggère vivement aux hommes de le lire, que ce soit pour mieux connaître la femme ou leur propre femme intérieure. Le royaume de la féminitude, un espace qui me passionne, m’interpelle de plus en plus, en cheminant vers la découverte de moi-même. S’accepter pleinement comme représentante de l’aspect féminin sur la terre est selon moi un grand pas vers la liberté d’être .
Et comment on fait ca? Pour moi, devenir femme, peu importe l`âge qu’on a, implique de connaître notre corps et ses cycles bien spécifiques, d’une lune (règles) à l’autre, d’accepter et aimer le sang qui coule de soi, accepter de prendre en mains notre contraception - sans la laisser entre les mains des compagnies pharmaceutiques, assumer pleinement notre libido et notre sexualité, se responsabiliser par rapport à notre pouvoir intuitif et compassionnel, nos émotions, notre faculté de donner la vie - et la mort. La société actuelle a besoin de l’énergie féminine - en tant que femme, nous avons un rôle à trouver ou à retrouver, en constante redéfinition. Encore faut-il commencer par se permettre d’exprimer qui on est, notre nature profonde. “ Si nous voulons survivre, nous devons désormais mettre l’accent sur les valeurs féminines ”. “ La femme doit d’abord accoucher d’elle-même. Elle doit s’appartenir. ” Jacques Languirand, Mater Materia
Plusieurs facteurs nous aident à vivre pleinement notre féminitude, notre rôle de changement social : outre l’acceptation de notre corps et de nos émotions, il y a une bonne alimentation (des algues en masse), du sommeil et un équilibre hormonal, si précaire…souvent dû à un excès d’oestrogènes. Bien heureusement pour nous, la nature abonde d’herbes pour la femme. Nous avons comme alliées du cycle lunaire les trois sœurs de la grossesse: framboisier, ortie, trèfle rouge ; le clan des A : achillée, agripaume, armoise, actées, angélique ; et bien d’autres comme la sauge, le pimbina, le vitex…
Nous pis nos hormones… On ignore ou néglige beaucoup l’effet des changements hormonaux sur nos états d’âme et notre santé. Sans s’emprisonner avec une vision purement physiologique de notre être, il importe quand même de se connaître, de comprendre notre nature sauvage et innée. Nous vivons souvent sans le savoir avec un surplus d’oestrogènes, dû notamment aux hormones synthétiques contenues dans le lait, les œufs, la viande industrielle, les pesticides et fertilisants, certains produits chimiques dans l’air et dans l’eau, les tampons et serviettes sanitaires, certains emballages de plastique. L’excès d’oestrogènes peut amener des émotions confuses et intenses, des déprimes, des SPM difficiles, des crampes menstruelles, des douleurs aux seins, des cycles irréguliers, des maladies du système ovarien…ça vous dit quelque chose ? Il est facile de rééquilibrer cet excès grâce aux plantes, dont celles dites phytoestrogéniques, qui équilibrent autant l’excès que le manque d’oestrogènes. On prendra par exemple l’actée à grappes noires (cimifuga racaemosa) - plante d’ici utilisée par nos grands-mères autochtones, en teinture, 30 à 60 gouttes par jour. *GROSSESSE : cette plante est abortive car elle stimule les contractions de l’utérus. La belle sauge (salvia officinalis), plante de la ménopause est elle aussi très oestrogénique et active les surrénales. Elle aidera aussi lors d’états dépressifs et de problèmes de circulation sanguine. Même posologie que l’actée à grappes. Une autre plante intéressante, plus lente à agir (environ 6 mois) est le vitex (vitex agnus castus) qui, en agissant sur l’hypothalamus et la pituitaire, vient augmenter la progestérone et régulariser l’œstrogène. Elle aide lors du SPM, du sevrage de la pilule, de fatigue, d’un flot menstruel surabondant. Elle diminue supposément la testostérone des hommes, ces messieurs peuvent en prendre pendant notre ovulation ! On s’aide aussi beaucoup en mangeant plus de fruits et de légumes crus, des grains entiers, des légumineuses et des fèves de soya en quantité modérée. Les algues, cheveux de la mer, vont aussi nous aider en équilibrant l’hypophyse, glande qui régit nos hormones de concert avec l’hypothalamus. Les acides gras essentiels sont merveilleux pour équilibrer notre système nerveux tout au long du mois; on les trouve dans le lin, la bourrache, le chanvre, l’onagre (disponibles plus concentrés dans des huiles) et dans les poissons : sardines, anchois, saumon (disponibles aussi en gélules dans les marchés d’aliments naturels). C’est notre foie qui fait le ménage des hormones alors on l’aidera avec du chardon-marie (une c. à soupe de graines moulues dans du yogourt --ou en teinture-mère-- voir effets du chardon-marie dans Ti-Tamis Aube n° 10), on peut manger des feuilles de pissenlit fraîches bio (on en trouve dans les épiceries maintenant, youppi !) ou boire des racines en décoction. Je reviendrai sur les herbes dans la période des lunes dans la prochaine chronique.
Aaah le sexe… De par sa capacité d’enfanter, la femme est naturellement plus proche de son corps, de ses désirs. Une sexualité épanouie favorise la santé, équilibre nos cycles hormonaux, exacerbe notre sensualité. Une libido vécue et assumée amène la force, le pouvoir intérieur, la confiance en soi. Apprendre à s’ouvrir à l’amour charnel tout en se respectant est un cheminement qui se travaille à travers diverses voies dont le tantrisme. Pour ça, il faut commencer par aimer notre corps. Faire de l’exercice est le meilleur moyen de revenir dans son corps, la danse est mon activité physique de prédilection. Aliments qui favorisent la libido : oignons, ail, avocats, poissons et fruits de mer, légumineuses, gingembre, chocolat noir à petite dose, miel, pollen…et toutes les épices indiennes : cannelle, cardamone, muscade, tout ce qui réchauffe !
Autres herbes : sarriette, ginseng Recette d’huile sensuelle : mélanger dans de l’huile d’amande douce, des huiles essentielles de gingembre, ylang-ylang, bois de santal, patchouli.
Le langage du corps Les mal-a-dit nous informent de ce qui ne va pas à l’intérieur de nous. Par exemple, les vaginites ont souvent comme cause émotionnelle sous-jacente un sentiment d’abus, d’agression, de culpabilité liée à la sexualité. Elles ont aussi bien sûr des causes physiologiques - par exemple, elles sont souvent dues au candida qui lui est lié à trop de sucre, de pain, d’acidité, de stress. Parfois, ce sont des émotions qu’on arrive pas à digérer ou éliminer. En parallèle, vu leur proximité avec l’intestin, les organes reproducteurs féminins sont sujets à accueillir les toxines présentes dans le colon constipé. Crème vaginite Samaia : yogourt nature, bactéries lactiques en poudre, quelques gouttes de teinture ou poudre d’hydraste, quelques gouttes de teinture d’ail, les herbes suivantes : thym, noyer noir, camomille, lavande, orme réduites en poudre, on applique ça là où ça démange et brûle ! On peut aussi prendre les mêmes ingrédients et les mélanger à de l’huile de coco pour en faire un bolus qu’on insère. Pour calmer les démangeaisons, on peut appliquer de l’huile de millepertuis avec quelques gouttes d’huile essentielle de lavande et de basilic (plantes calmantes et anti-inflammatoires).
Prendre soin de nous Prenons enfin le temps de dire à notre corps qu’on l’aime, avec des petites attentions qui font tellement la différence. Soyons autonomes dans l’appréciation de notre beauté. Bain de rêves (calmant, adoucissant, reminéralisant) : paille d’avoine, lavande, mauve, calendule, camomille. Une bonne poignée de ces plantes par litre d’eau, on fait chauffer jusqu’à ébullition, et on filtre si désiré avant de verser dans le bain. Huile de rose : La rose apporte la joie, adoucit la peau…même si on peut s’en faire une “maison” avec de l’huile d’amande douce et de l’huile essentielle de rose, l’huile de rose de ViV-Herbes avec des pétales de roses macérées, est divine. C’est un bel honneur à notre corps que de l’enduire de cette huile magique. S’occuper de nos mains, lèvres, ridules, gercures avec un onguent de calendule, plusieurs herboristeries en font. Gant de loofa ou de crin tous les matins avant la douche, pour faire circuler la lymphe et ôter nos cellules mortes ! Spéculum : s’auto-examiner la vulve pour être sa propre gynéco ! En vente au centre Elle Corazon. Danser sur la musique qu’on aime, recevoir et donner des massages, prendre des bonnes marches ou même du jogging, pratiquer la respiration abdominale, faire des grimaces devant le miroir, se faire des bonnes tisanes chaudes, chanter, vivre des instants de sensualité, sont autant de façons de prendre soin de notre féminitude. Tisane délicieuse : anis étoilé, guimauve, hibiscus, réglisse, en décoction légère. Ce n’est qu’un bref aperçu des ressources pour les femmes. Il y aurait tant à dire encore ! Maintenant, êtes-vous curieuses de savoir à quoi ressemble notre cycle lunaire ? Si ça vous a donné envie d’en savoir plus long, ne manquez pas la suite le mois prochain : les 4 étapes du cycle féminin. Chaque cycle dure plus ou moins une semaine selon la femme et correspond à un état d’esprit et de santé. Je ferai une description de ces états et parlerai de l’alimentation et des herbes qui nous soutiennent dans nos hauts et nos bas. L’équinoxe de printemps s’en vient, une pause entre le sommeil de l’hiver et le réveil du printemps. Enfin et déjà. On entrevoit l’été...
Pour terminer, voici quelques ressources et références : ViV-Herbes : (418 )855-2731 Centre Mona Hébert : (514)523-0745 Centre Elle Corazon : (514) 273-3933 Mission Santé Thuy : (514) 272-9386 La Bottine aux Herbes : (514) 845-1225
La Médecine des Femmes, Mona Hébert Wise Women Herbal, Susun Weed Herbal healing for women, Rosemary Gladstar Women’s encyclopedia of natural medecine, Tori Hudson Une méthode coordonnée de planification des naissances, Margaret Nofziger Le guide santé de votre armoire aux herbes, Danièle Laberge et collaboratrices Des plantes qui guérissent, Marie Provost Encyclopédie des plantes médicinales, Andrew Chevalier
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